Le 14 mai dernier, deux ans après le premier lancement, la ville remet ça et lance «La Bisontine pétillante©», distribuée en bouteille … mais désormais payante au risque de transformer une belle initiative de sensibilisation en opération commerciale.
La Bisontine© « plate »
A partir du constat que les services de l’Eau et de l’Assainissement souffraient d’un déficit de notoriété auprès des usagers la ville a souhaité sensibiliser ses habitants aux aspects sain, agréable, économique et écolo de son «eau municipale». Traitée par décantation, filtration et désinfection finale à l’ozone, l’eau du robinet était réhabilitée. Elle était distribuée (gratuitement) dans les bars et restaurants de la ville et servie dans des carafes estampillées de la marque Bisontine©.
La Bisontine© «pétillante» devient payante
Elle est mise en bouteille pour être vendue (100 000 bouteilles – le maximum autorisé par la loi). Certes il est tout à fait logique que le service de gazéification soit rentabilisé (d’autant plus que les profits iront alimenter un fond d’amélioration du service de traitement des eaux, si on en croit les déclarations du maire de Besançon – voir reportage de France3), mais pourquoi ce tournant commercial soudain qui implique une mise en bouteille et des transports supplémentaires pour la distribution (même s’ils restent courts), alors qu’il existe depuis longtemps des unités de gazéification spécialement conçue pour une utilisation domestique ou à destination des professionnels de la restauration (voir Consoglobe) ? Ces dernières sont d’ailleurs déjà utilisées dans certains bars et restaurants à l’étranger qui produisent leur propre eau gazeuse à partir d’eau du robinet. De plus, elles utilisent une eau gratuite qui ne nécessite pas de transport pour être distribuée.
Enfin, la Bisontine pétillante© est conditionnée en bouteille de verre, et même si celles-ci sont consignées, on sait bien qu’elles ne finissent pas toujours par être rapportées.
Cette initiative, tout de même très positive, aurait certainement gagné à rester une action de promotion plutôt qu’une opération commerciale.
Des villes engagées
Alors que font les autres grandes villes de France ? Qu’attendent-elles pour lancer des initiatives similaires ? Il est vrai que chez nous, l’industrie agroalimentaire, qui possède bon nombre de marques d’eaux minérales, ne verrait certainement pas cela d’un très bon œil…